Maladies du bois Mieux les connaître pour mieux s'en protéger
Depuis l'interdiction de l'arsénite de sodium, aucun traitement global de substitution n'est disponible contre les maladies du bois et l'esca, l'eutypiose ou le black dead arm sont en progression en France. Les chercheurs travaillent cependant activement sur ces maladies et les moyens de les comprendre et de les combattre.
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Depuis fin 2001, les vignerons doivent affronter l'esca, l'eutypiose ou le black dead arm sans l'arme efficace, mais toxique, de l'arsénite de sodium. Aucun traitement global n'étant encore venu remplacer ce produit, seules des mesures essentiellement préventives peuvent être prises. Une fois les champignons pathogènes présents dans le bois, il est trop tard. Le cep s'achemine vers une mort certaine dans un délai de quelques années. L'esca, l'eutypiose ou le black-dead arm (BDA) ont donc de quoi faire peur, d'autant que ces maladies sont en progression dans un grand nombre de vignobles français. |
Les chercheurs de l'Inra Bordeaux travaillent également sur les moyens de protection. “La protection la meilleure nous semble être le badigeon de mastic, le plus vite possible après la taille, ou de fongicide comme l'Escudo, qui a aussi un aspect curatif. Mais son application coûte cher, indique Pascal Lecomte, ingénieur d'études. La pulvérisation avec panneaux récupérateurs est un système moins onéreux. Lors de nos essais, on a constaté une réduction significative des infections dans le cas de tailles tardives (fin janvier- février, avant les pleurs). Cette méthode semble efficace pour réduire immédiatement la contamination des plaies de taille, mais sur le long terme elle semble moins fiable. Nous avons aussi réalisé des essais d'injections dans le cep. Les injections de triazoles (fongicide curatif) dans des ceps déjà assez malades n'ont pas montré de résultats encore très concluants. Nous avons aussi injecté des éliciteurs (molécules stimulant les défenses naturelles) sur des ceps un peu moins malades. Nous n'avons pas vu d'amélioration très nette mais il est encore trop tôt pour se prononcer”. L'Inra Bordeaux se penche aussi sur la lutte biologique, avec par exemple l'utilisation contre l'eutypiose d'un champignon antagoniste, le trichoderma, issu de la flore saprophyte. Pour Pascal Lecomte, cette méthode ne semble “raisonnable” qu'en préventif : protection des plaies de taille par badigeon ou pulvérisation, ou trempage des racines des plants avant plantation. “Il est là aussi nécessaire de poursuivre les expérimentations”, précise le chercheur. |
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